(Encadrant : Daniel Florentin)
Le secteur de la construction, pilier de l’activité économique du pays (représentant autour de 15% de la production par les secteurs économiques marchands), est un producteur massif de déchets, avec 224 millions de tonnes produites par ce secteur en 2017, soit 69% du total des déchets produits sur le territoire (Ademe, 2020). Il constitue de ce fait un secteur d’attention particulier pour la transformation des pratiques de production visant soit une plus grande circularité des matériaux, soit une écologisation du secteur. Le Plan National de Prévention des Déchets (2014-2020) en a même fait le secteur prioritaire. Les différents projets de loi découlant de la directive européenne sur les déchets se proposent d’atteindre l’objectif de valorisation de 70% des déchets de la construction. L’une des pistes de valorisation les plus sobres en consommation de ressources, et à ce titre les plus avantageuses d’un point de vue environnemental, est le réemploi de matériau, que ce soit pour le gros œuvre ou le second œuvre.
Pourtant, le réemploi reste marginal dans les chantiers de construction et les projets d’aménagement ou de production de bâtiments. Dans le cadre de ce projet, les étudiantes et étudiants devront réfléchir aux conditions économiques et juridiques qui entourent (et favorisent ou non) le réemploi d’un côté, et aux impacts environnementaux comparés du réemploi et d’autres options de construction (démolition/reconstruction, recyclage, construction hors site).
L’idée est d’apporter des réponses aux questions suivantes :
Dans quelle mesure le réemploi contribue-t-il à de la sobriété (matérielle ou énergétique) ?
Pourquoi la pratique n’est-elle pas plus développée ?
Quels sont ses coûts comparés à autres options de construction ?
Quels sont les avantages comparés du réemploi par rapport au recyclage des matériaux dans des projets de construction ?
Comment conjuguer intérêt écologique et faisabilité économique et technique ?
L’analyse d’un ou deux cas de chantiers (possiblement dans un périmètre comme celui du Grand Paris Express ou des Jeux Olympiques 2024) permettra de documenter les épreuves multiples du réemploi (organisationnelles, techniques, financières, cultures professionnelles, etc.).
Daniel FLORENTIN daniel.florentin\@mines-paristech.fr ISIGE – MINES Paris
Benoît J et Destombes L(2019) Optimiser et massifier le réemploi de matériaux, faisabilité d'une coordination technique et d'un centre de ressources, rapport de Bellastock pour la DHUP, 101p, en ligne
Kabirifar K, Mojtahedi M, Wang C, Tam VWY (2020) “Construction and demolition waste management contributing factors coupled with reduce, reuse, and recycle strategies for effective waste management: A review”, Journal of Cleaner Production, Volume 263, en ligne.
Simay P (2021) “Le réemploi comme ressource première”, Les Cahiers de la recherche architecturale urbaine et paysagère, en ligne.