De plus en plus de jeunes diplômés des Grandes Ecoles d’ingénieurs expriment publiquement un sentiment d’incompatibilité entre d’une part leur volonté d’être en phase avec la préservation de l’habitabilité de la planète et les enjeux écosystémiques, et d’autre part les trajectoires professionnelles auxquelles les préparent leurs études. A l’instant de débuter leur parcours professionnel, ce sentiment les pousse à « bifurquer » vers plus des trajectoires personnelles plus soutenables au regard des limites planétaires. A l’occasion d’événements tels les cérémonies de remise des diplômes (cf les vidéos 2022 de AgroParisTech et de l’X.), certains de ces étudiants encouragent leurs camarades à réfléchir à leurs choix professionnels. D’autres, engagés dans des collectifs récemment créés (Manifeste pour un Réveil écologique, la Bascule, ...), appellent les entreprises à « une grande transformation ». Certains refusent d’intégrer les entreprises non vertueuses et choisissent des organisations de petite taille engagées sur les questions d’écologie industrielle ou bien se réorientent vers des métiers tournés vers l’humain ou la nature (maraîchage, artisanat, formation, ...) ou encore rejoignent des écolieux, pour y expérimenter de nouvelles formes de vie collective. Ce phénomène pose question. En particulier :
Ces étudiants et de jeunes diplômés qui bifurquent, combien sont-ils par promotion ? Cette part est-elle en augmentation ?
Certains au contraire préfèrent-ils plutôt changer les grandes entreprises de l’intérieur ?
Y a-t-il plusieurs degrés de bifurcations et si oui, comment peut-on les définir, les caractériser ?
Quels sont les freins et les facteurs incitatifs à ces bifurcations ? Sont-elles conçues comme réversibles ou irréversibles ? Peuvent-elles évoluer vers plus de radicalisation ?
L’étude propose d’explorer ces questions et d’y apporter des éléments de réponse. Pour cela, les étudiants, avec l’aide des encadrantes, prépareront en début de période sur la base de la bibliographie et d'entretiens, une enquête quantitative qui sera administrée auprès d’étudiants et d’alumni de l’Ecole des Mines. Les données recueillies seront ensuite analysées pour être restituées graphiquement via le poster final.
Cathy Descamps-Large - cathy.descamps-large\@minesparis.psl.eu
Cécile Schwartz – cecile.schwartz\@minesparis.psl.eu
Vidéo de Antoine Bouzin, doctorant en sociologie à Bordeaux, et ingénieur : Video
Article : « Bifurquer, ces jeunes qui sautent le pas » Politis été 2022
LinkedIn : Angel Prieto, Pour un réveil écologique