(Encadrants : Cécile Schwartz, Philippe Bihouix)
Matériau incontournable du XXème et du XXIème siècle, le béton souffre d’un impact environnemental particulièrement lourd, puisqu’il est responsable de plus de 5% des émissions mondiales de CO~2~, que sa fabrication absorbe près d’un dixième de l’eau utilisée dans l’industrie mondiale tout en consommant de grandes quantités de sable. De plus, dans les villes, le béton ajoute à l’effet d’îlot de chaleur.
L’urgence environnementale nécessite une réponse forte et globale du secteur du bâtiment. Depuis plusieurs années, les cimentiers investissent dans la recherche de produits de substitution. Intégralement renouvelable, permettant de stocker le carbone, n'impliquant pas d'exploitation de matières premières, souvent réutilisé et nécessitant peu de transport, le bois est un des matériaux phares du label E+/C- qui encadrera les futures réglementations du bâtiment. Si elle représente encore aujourd’hui moins de 10 % des logements neufs, la construction en bois se développe rapidement. Mais les capacités de production des forêts et plantations européennes permettront-elles au bois de se substituer totalement au béton à horizon 2050 dans la construction neuve en France ? L’objectif visé par ce mini projet est d’apporter une première réponse à cette question.
Les quantités de ciment totales utilisées en France dans les bâtiments neufs résidentiels et tertiaires selon les usages (structures, planchers, façades…), seront estimées par le groupe ainsi que leurs évolutions à horizon 2050. Ces quantités seront mises en regard avec les volumes de bois nécessaires à leur substitution par usage et type de bois.
Les éventuels freins au déploiement de l’utilisation du bois de manière massive dans la construction neuve seront ensuite approchés :
sous l’angle agronomique et écologique, notamment avec la question de la gestion des forêts et des différentes espèces d’arbres, la gestion des espaces agricoles, …
sous l’angle économique et sociétal avec la question de l’image de la construction bois, et de son coût.
A l’issue de cette première approche et si cela s’avère pertinent, le groupe pourra aborder la question de leviers d’actions supplémentaires permettant de réduire l’empreinte carbone de la construction neuve, qu’ils soient d’ordre technique (inventer de nouveaux écomatériaux, de nouveaux procédés, …) ou d’ordre sociétal (par exemple réduire le nombre de constructions, vivre autrement) ?