(Encadrant : Damien Goetz)
A l’instar des énergies fossiles, les ressources minérales que nous extrayons des gisements miniers sont le fruit d’une accumulation aux très longues échelles de temps. Parallèlement, l’extraction et la valorisation des gisements que nous sommes en mesure de mettre en évidence dans la croute terrestre se fait à l’échelle de temps de l’économie des projets, donc en quelques décennies au maximum. Les questions de disponibilité de ces ressources sur le long terme se posent donc exactement comme celle de la disponibilité des énergies fossiles.
Il existe néanmoins une différence significative entre les ressources minérales et celles d’énergies fossiles : les ressources minérales ne sont pas consommées, mais simplement transformées ; l’atome de cuivre exploité dans le gisement minier ne disparaît pas, il n’est d’ailleurs même pas modifié, mais simplement intégré dans un bien de consommation, une carte électronique par exemple. Il en découle l’idée que nos sociétés sont à l’abri d’une pénurie de ressources minérales, puisque ces dernières peuvent être recyclées à l’infini. Et qu’à défaut de disposer sur son territoire de gisements miniers, un pays comme la France peut assurer son approvisionnement à partir des « mines urbaines », autrement dit, du recyclage des déchets et des produits en fin de vie.
L’objectif de ce mini-projet est d’approfondir cette analyse, de manière à mieux appréhender la capacité des mines urbaines à répondre à nos besoins futurs. Il s’agira d’une part de préciser ces mines urbaines et leurs caractéristiques, de manière à identifier les verrous et les enjeux du développement du recyclage. Il s’agira ensuite de proposer des modèles simples permettant d’évaluer l’importance que pourra jouer le recyclage sur l’approvisionnement de certaines substances et d’évaluer l’importance de différents paramètres des modèles (durée de vie de la substance dans le cycle économique, taux de recyclage de la substance en fin de vie,…).