(Encadrant : Sébastien Travadel)
La transformation digitale des entreprises, ou la montée en puissance de l’industrie connectée, est basée sur la généralisation des instruments de mesure pour surveiller les processus de production, le stockage de données massives et la délégation de tâches à des algorithmes d’apprentissage statistique ou à une Intelligence Artificielle. Mais la promesse d’une industrie plus « propre » et résiliente semble désormais contrebalancée par la réalité d’une consommation électrique croissante et l’impact grandissant du numérique sur le bilan carbone général. Au-delà, l’industrie « 4.0 » doit affronter une limite naturelle plus redoutable encore : le tarissement des ressources minérales nécessaires à la fabrication des data centers, des réseaux de collecte de données ou des processeurs. Souvent occultée, tant l’idée d’un monde fini semble contraire au sentiment d’une innovation sans borne, le rythme de consommation de « terres rares » et autre Coltan (dit « minerai de sang ») menace la croissance numérique et l’industrie du futur [1].
Le mini-projet a pour objet :
- de recueillir des informations sur la consommation de matériaux à l’échelle mondiale associée au développement du numérique, avec un focus particulier sur la contribution de l’industrie 4.0 ;
- puis de proposer une modélisation des flux en jeu (à la manière de [2]).
Ce mini-projet s’inscrit en continuité de celui de l’année dernière (« IA et low tech ») et pourra capitaliser sur ces premiers travaux.
[1] La guerre des métaux rares : la face cachée de la transition énergétique et numérique (2018). Guillaume Pitron. Paris : Les Liens Qui Libèrent.
[2] https://www.youtube.com/watch?v=TxT7HD4rzP4 présentation d’Olivier Vidal sur la modélisation des tensions entre transition énergétique et ressources disponibles.