MINES-UE14-miniprojet

Le projet d’aménagement global de la plaine de la Bassée : concilier gestion des crues, biodiversité et autres usages de l’eau

(Encadrant : Sophie Guillon)

La plaine alluviale de la Bassée, la plus grande plaine inondable du bassin de la Seine en amont de Paris, est un secteur de la plaine alluviale de la Seine en amont de Paris, qui s’étend sur une longueur de 60 km et une largeur de 8 km environ. Ce territoire, très marqué par la présence de l’eau, a été profondément modifié par les activités humaines, et est actuellement un territoire à forts enjeux politico-économiques et environnementaux. La Bassée est d’abord une zone humide d’importance nationale pour son remarquable patrimoine de biodiversité. Cette région a aussi été classée réserve d’eau souterraine stratégique pour la future alimentation en eau potable. Des enjeux importants sont également liés à la présence d’une centrale nucléaire à Nogent-sur-Seine, des captages de la Voulzie pour l’alimentation en eau potable de la ville de Paris ainsi que d’importants gisements de granulats. A cela s’ajoutent des projets d’aménagement tels que la mise à grand gabarit du canal de navigation de la Seine entre Nogent et Bray-sur-Seine et la construction de casiers écrêteurs de crue dans le secteur aval de la Bassée. Tout cela dans un contexte de décroissance de certaines communes. La Bassée représente ainsi un territoire à enjeux, où la nécessité de concilier des usages différents demande le développement d’un projet de territoire viable.

Sur ce territoire, quatre dossiers d’action publique emblématiques sont identifiés:

(i) la protection de la biodiversité (zone Natura 2000, ZNIEFF, Réserve Naturelle de la Bassée,…) ;

(ii) la protection contre les inondations et le projet de casier de sur-stockage de l’Établissement Public Territorial de Bassin (EPTB) Seine Grands Lacs ;

(iii) l’extraction de granulats (10% de la surface de la plaine occupés par des gravières) et le lien avec la protection de la nappe, ressource stratégique pour l’eau potable ;

(iv) la navigation et le projet de mise à grand gabarit de la Seine par VNF (Voies Navigables de France).

La mise en œuvre de ces différents projets d’aménagement soulève un certain nombre de questions, d’oppositions locales et de conflits potentiels entre les usages.

Les étudiants se concentreront sur le projet d’aménagement autour des méga casiers écrêteurs de crue. Ce projet est centré sur la création de méga casiers écrêteur de crue, afin de limiter la hauteur d’eau dans l’agglomération parisienne lors des crues. Il consiste en un pompage actif de l’eau de la Seine au moment du pic de crue, et un stockage transitoire dans des casiers créés par des digues. Ce projet est couteux, techniquement ambitieux et polémique, et est pour le moment au stade des consultations publiques pour le site pilote, avec de nombreuses oppositions locales. Les enjeux sont complexes sur le gain en terme de protection contre les inondations, ainsi que sur les impacts et dommages potentiels au niveau local.

Les étudiants mèneront une analyse bibliographique (littérature scientifique, sites internet d’organismes officiels, de fabricants, d’associations…), puis analyseront le projet en termes de rapport coût / bénéfice par rapport à la protection contre les crues, en comparant aux autres solutions possibles. Ils considéreront également les limites techniques du projet, ainsi que les impacts sur le fonctionnement hydrologique et écologique de la zone.

Contact : sophie.guillon\@mines-paristech.fr