MINES-UE14-miniprojet

Phytomanagement : des plantes pour guérir les sols en valorisant les métaux extraits des plantes

(Encadrant : Agnès Laboudigue)

Dans certains secteurs industriels français comme le bassin minier de la région des Hauts de France, l’activité métallurgique qui s’est développée depuis la fin du XIXème siècle a généré des impacts environnementaux et par conséquent socio-économiques importants. Les procédés de grillage et de fusion des minerais de zinc et de plomb sont à l’origine de poussières riches en Cd, Pb et zinc. Les retombées atmosphériques issues des cheminées de ces usines ont couvert des surfaces de plusieurs dizaines de km² et impacté les sols urbains et agricoles environnants. Les sols agricoles sont devenus impropres à la production alimentaire ou fourragère, impactant ainsi toute la filière de production et de transformation de produits agricoles.

Les perspectives de remédiation et de réutilisation des sols soulèvent des problématiques de plusieurs ordres. D’ordre technique : les méthodes de dépollution des sols contaminés par les métaux ne sont pas éprouvées pour des teneurs relativement faibles, sur des grandes surfaces. D’ordre économique : la valeur foncière des terrains étant faible, il est inenvisageable de mobiliser des moyens financiers importants. D’ordre social et sanitaire : comment revitaliser une région en recréant des lieux de vie saine et des espaces propices à une production. D’ordre environnemental : comment limiter l’extension et l’impact de la pollution des sols vers les autres milieux ?

La phytoremédiation consiste à utiliser des plantes de façon maîtrisée en couverture des sols pour en réduire les risques écotoxicologiques. Cette méthode est une bonne candidate pour la gestion des espaces impactés par des pollutions diffuses, sols impactés par des retombées de poussières atmosphériques, sols ayant reçu des épandages de boues de station d’épuration, bassins de rétention des eaux urbaines… Cependant, la valorisation des végétaux n’a pas encore trouvé sa filière, et dans l’état actuel du développement, il s’agit donc d’une solution d’attente contrôlée.

L’objet de ce projet est d’évaluer le potentiel de récupération des métaux extraits par les plantes et stockés dans leurs parties aériennes sous des formes physico-chimiques qui pourraient présenter un intérêt pour l’industrie chimique (sous forme de catalyseurs) ou pharmaceutique, en raison de la nature des biomolécules formées, difficiles à obtenir par voie chimique. Au-delà des recherches menées, ces procédés sont-ils exploités aujourd’hui ? Peut-on en évaluer la potentialité, le rendement ? Quels sont les principaux verrous à leur développement ?

Contact : agnes.laboudigue\@mines-paristech.fr